Leesi Sud coréen, 1990-

Leesi est un sculpteur né en 1990 en Corée du Sud.

 

C’est par sérendipité que Leesi est tombé pour la première fois sur ces images. Il déambulait sur internet, en recherche d’inspiration, allant de lien en lien, quand des portraits ont attiré son attention : des enfants d’origine africaine, confiants, affirmés, merveilleusement habillés, sur le site d’une agence d’adoption. Il a été directement touché par le contraste entre la beauté de ces sujets et la douloureuse origine de ces photos. Pour lui, ces orphelins renvoyaient un message d’espoir, ils rayonnaient. Ils avaient choisi de se montrer au monde sous cet angle, en faisant face à l’adversité dans l’attente d’un meilleur futur. Ils semblaient avoir pris conscience de leur condition. C’est ce pouvoir d’autodétermination qui a inspiré à l’artiste ces représentations de jeunes filles et de jeunes garçons assuré.es.

D’abord avec le ciment, matériaux de construction si commun que l’on finit par l’oublier. L’artiste voyait dans cette matière quelque chose d’inachevé, toujours en développement, rappelant aussi une certaine précarité. Les enfants apparaissaient alors comme des figures vulnérables, poreuses, instables. C’est ensuite avec la résine qu’il a pu retranscrire au mieux la force qu’il avait su voir dans ces personnalités. Une densité de particules plus grande, des couleurs plus homogènes : ainsi le volume apparait plus tenu, plus uni. Les drapés se densifient, les reliefs s’affirment, et avec eux la posture des enfants se définit. Ils apparaissent en tant que sujets fiers et actifs. Les coups de pinceau libres et sans retenue permis par la technique font vibrer les personnages et leur insuffle une énergie. Qu’ils se tiennent debout, mains dans les poches ou à cheval sur un angle, ils dégagent la même vitalité. C’est aussi par ce geste que le sculpteur coréen s’écarte d’un misérabilisme et fait de ces êtres des égéries sereines.

L’artiste ne cherche pas seulement à mettre en avant ces histoires difficiles, souvent oubliées et pourtant proches de nous : il fait aussi de ces personnages des héros, tout à fait aptes à décider pour eux-mêmes de leurs vies. Pour Leesi ces sculptures ne sont pas faites pour dire quelque chose de la société. Son désir est avant tout de souligner le message d’espoir que ces orphelins renvoient. À travers leurs expressions, leurs positions ou leurs actions, il met en avant leur liberté et leur capacité à agir pour s’offrir un plus bel avenir. Ils semblent produire leur propre lumière, écrire leur propre destin.