Anatomy of Light: Exposition collective, Paris

Présentation
« Contempler la brume est une expérience pleine de contrastes. Elle abat les obstacles, la matérialité et les résistances propres au contexte, et en même temps, elle semble apporter une certaine matérialité et palpabilité à la lumière » 

Ann Veronica Janssens 

     L'artiste belge décrit ici sa relation à la lumière comme matériaux qu'elle travaille. Cette antithèse lumière/matière ne nous choque plus. De Hilma af Klint à Pierre Soulages, l'Histoire de la peinture est remplie de personnages fascinés par la lumière, la théorisant pour mieux la manipuler. Il en va de même pour celle du volume où s'est déployée une profusion de néons, de jeux d'optique et d'installations immersives lumineuses. L'apparition de la photographie, elle, vient littéralement d'une tentative de capturer ses composantes, d'une volonté d'en saisir ses qualités.
     Ces artistes peuvent être vu.es comme des prismes subjectifs. Ils et elles difractent la lumière, la façonnent puis la projettent sur une forme plastique choisie - le fruit de leurs recherches. Chaque toile, chaque sculpture peut être lue comme un article, une étude sensible des ondes, de leurs comportements et de leur place dans nos vies. En quasi-scientifiques, les trois artistes de l'exposition Anatomy of light diffusent leurs visions de ce corps. Chacun tente d'approcher sa réalité en explorant ses effets sur différents pigments, différentes surfaces et matières, comme autant d'outils permettant d'en révéler le spectre.
     Dans une nouvelle mise en jeu de l'espace, plus immersive et atmosphérique, la Galerie Duret s'interrogera sur l'usage que ces inventeurs font de la lumière à travers trois exemples.
     Nous observerons tout d'abord comment Kean décrypte les ondes en répétant le geste du dégradé, en déclinant les nuances.
Ensuite nous verrons en quoi Dominick Leuci vient accrocher les rayons dans la matière de sa peinture pour la mettre en mouvement : s'approprier l'énergie lumineuse, la faire vibrer dans des circuits de tons chauds.
Enfin nous considérerons la manière dont Johannes réussi a faire résonner les éclairages au cœur du vinyle tout en projetant aux alentours des vagues de reflets irisés, évoluant selon les déplacements du public.
 
Paul Gonzalez - Beaux-Arts de Paris 
Vues de l'exposition